dimanche 8 mai 2011

Le voile couvrant le visage au temps du prophète Muhammad (PBSL) et son origine

1- Une tenue anté-islamique :

Muhammad Hammidullah dit qu'il semblerait que durant la période pré-islamique, à la Mecque, les filles ayant atteint la puberté se voilaient jusqu'à leur mariage. Il dit aussi : "qu'il est possible que dans certaines classes de la société, en Arabie-pré-islamique, les femmes se voilaient devant les étrangers. La philologie nous en a laissé des traces : Khimar est le voile que la femme attache sur son nez ou sous les cernes des yeux. S'il se rapprochait encore de l'oeil, de sorte que les cils des yeux n'apparaissaient plus, on l'appelait waswâs. S'il descendait vers le bout du nez, c'est lifâm. S'il descendait jusqu'à la bouche, le bout du nez restant découvert, on l'appelle kithâm (qastallânî, Irchâd, III,312)" (Muhammad Hamidullah, Le Prophète de l'Islam, Edition El-Najah, 1998, p.961, tome 2)
Ceci est confirmé par le hadith tiré du livre d'Ibn Ishaq qui est le premier biographe du prophète qui nous apprend qu'un femme musulmane se voilait le visage en l'an 3 de l'hégire, dans l'incident qui allait mener à un conflit armé contre les juifs de Banû Qaynuqâ. Hors, cet événement c'était produit avant les deux versets sur l'obligation de porter le voile (descendues vers la fin de l'an 5 de l'hégire selon Ibn Kathir). Ceci montre que le fait de se voiler le visage était une pratique anté-islamique que le prophète n'interdit pas, mais qu'il "islamisa" :
"[...] Une femme arabe vint avec une marchandise qu'elle vendit au marché de Banu Qaynuqa. Puis elle s'assit chez un orfevre là-bas. Les gens essayaient de la faire découvrir son visage ; mais elle refusa. Alors l'orfevre saisit le bout de sa robe et le fixa à son dos, de sorte que quand elle se leva, ses parties intimes furent découvertes. Alors ils se sont moqués d'elle. Elle cria. Un musulman sauta surl'orfevre et le tua. L'orfevre était juif. Les juifs attaquèrent le musulman et le tuèrent.[...]" (Muhammad, Ibn Ishaq, p.14-15, tome2)

Sheikh Atiyyah Saqr a dit à propos du couvre-visage (voile sur le visage) lors d'une fatwa :
"[...]Le niqâb désigne ce que la femme porte pour cacher son visage. On le désigne aussi par burqu` et par nasîf. Cette pratique est connue chez les Juifs depuis très longtemps. Ainsi lit-on dans le livre de la Genèse, 24 : "64 Rébecca aussi leva les yeux, elle vit Isaac et sauta à bas du chameau. 65 Elle demanda au serviteur : Qui est cet homme qui vient à notre rencontre dans la campagne ? Le serviteur répondit : C’est mon maître. Alors elle prit son voile et se couvrit le visage." Cette pratique avait également cours chez les Arabes avant l’avènement de l’islam. On le désigne également par lithâm (cache-nez) mais aussi par khimâr. Le brillant poète Adh-Dhubyânî dit dans sa description d’Al-Mutajarridah, l’épouse d’An-Nu`mân Ibn Al-Mundhir, lorsque de passage dans l’assemblée des hommes, elle perdit son niqâb : Son cache-nez (nasîf) tomba, tout à fait involontairement. Elle le ramassa, se cachant de nous de la main.[...]"
http://www.islamophile.org/spip/Le-khimar-le-niqab-et-le-hijab-que.html

2- Voile du visage au temps du prophète Muhammad (PBSL) :

Selon Ibn Kathir, à la fin de l'an 5 de l'hégire, le verset 59, sourate 33 (al-Ahzab) fut révélé, puis le verset 31 sourate 24 (à propos de la calomnie contre Aïcha) concernant le voile et son obligation pour les musulmanes.

En l'an 6 de l'hégire, Aïcha fut victime de calomnie parce qu'elle se retrouva seule perdue dans le désert et qu'un compagnon du prophète la trouva et la ramena jusqu'à Muhammad (PBSL),  elle dit : " [...]Il a vu m'a silhouette. Alors il vint et s'arrêta devant moi. Il avait l'habitude de me voir, avant que le voile ne nous fut prescrit. Me voyant là enveloppée dans mes vêtements, il dit : " Nous sommes à Dieu et nous retournerons à lui ". C'est l'épouse de l'Envoyé d'Allah ![...]" ( Muhammad, Ibn Ishaq, p.244, tome2) Ce hadith implique que Aïcha se voilait le visage car sinon elle n'aurait pas dit "Il avait l'habitude de me voir, avant que le voile ne nous fut prescrit" voulant dire qu'il l'a reconnu malgré qu'elle se voilait le visage sinon la phrase n'aurait aucun sens. Je précise qu'il reconnu la morphologie de Aïcha, puisqu'elle était encore jeune et mince à cette époque là.

Al-Boukhari rapporte que lors de la conquête de khaïbar, les musulmans capturèrent Safiyya qui deviendra l'épouse du prophète (en l'an 7) : "Les musulmans se mirent à dire alors au sujet de Safiyya : Est-elle une mère des croyants ou une concubine (esclave) ? Ils ajoutèrent : s'il la voile, elle sera une mère des croyants, et s'il la laisse telle quelle, elle est une concubine (esclave). En reprenant le chemin du retour, il la prit en croupe et étendit sur elle un voile."(As-sira, Ibn Kathir, p.692) Le prophète étendit sur elle un voile autrement dit sur tout le corps de Safiyya, sinon on aurait lu "et étendit sur sa tête un voile".


"Le prophète a interdit à la femme de se couvrir le visage lorsqu'elle est sacralisée (pour le pélérinage) (Abu Dawud)" (Le prophète de l'islam, Hamidullah, p.961-962 tome 2). Il est bien connu que pendant le pélérinage il y a un moment, pendant la sacralisation, où il est interdit de se voiler le visage. Ceci parce que le prophète l'interdit. Selon l'avis des savant, c'est pour qu'elle soit reconnue au cas où la femme se perde dans la foule de pélérins. A contrario, ceci démontre qu'en dehors de ce moment il est permis de se voiler le visage et que c'était au moins une pratique courante parmi les musulmanes au temps du prophète.

Aucun commentaire: